Après les choses et les espaces ébranlés, brisés, amoncelés, après les géométries des temps bénis bousculées, fracturées,... cette peinture se met à voir avec insistance, à rendre visibles, les êtres... Des êtres effarés, réunis par les regards qui les unissent trop indifféremment malgré leur multitude et leurs singularités innombrables, mais qui se regroupent quand même par solidarité, pour manifester, pour résister, pour refuser ce qui les humilie, pour haïr ceux qui les désignent et les condamnent comme coupables de leur impuissance.
Plus que des êtres, ce sont des âmes qui sont ici représentées, les âmes qui se déchirent en silence derrière les cris... Des âmes sidérées face à leur monde invivable et pourtant habité, des âmes sidérées face à elles-mêmes et pourtant on ne peut plus éveillées.